Une fuite ( presque ) en douceur ... [pv: Pandora]

Le soleil brillait dans un ciel dénué de nuages, éclairant un petit port perdu dans le North Blue, bordé par une mer d’huile, le tout baigné dans un grand silence paisible, interrompu de temps à autres par des cris de mouettes . Une magnifique journée, et pourtant, il n’y avait vraiment rien à faire aujourd’hui, surtout pour un certain pirate qui se cachait dans une des tavernes de la ville . Depuis deux longues heures, il était resté assis là, à fixer fermement le verre de rhum à moitié vide qu’il avait entamé depuis qu’il était arrivé dans le bar .

Même pas une ou deux jolies filles à draguer ou de pigeon à plumer au poker . Il y avait bien quelques hommes dans la taverne, mais aucun d‘eux ne semblait avoir des fortunes à dépenser dans un simple jeu de carte . Et puis, il faut dire que Ienzo non plus n‘aurait pas vraiment pu jouer bien longtemps, avec le peu d‘argent qui lui restait . Il aurait bien voulut passer le temps à se battre avec quelques types de la Marine, mais il ne semblait pas y en avoir non plus dans les environs . Certains pirates auraient certainement profités de l’absence de toutes autorités dans la zone pour piller cette ville, mais ce n’était pas vraiment le genre de Ienzo .

Premièrement, le stéréotype de «pirate sans foi ni loi» ne lui correspondait pas, et deuxièmement, jouer aux voleurs par une aussi belle journée aurait été du gâchis, tout comme faire autre chose d’ailleurs . Ienzo se décidât enfin à terminer son verre et la bouteille qui allait avec, puis à quitter la taverne après avoir supplier le gérant de lui faire grâce des quelques verres qu’il venait d’avaler . Après avoir passé la porte du bar, le pirate se trouvât sur la grande rue qui longeait le port, constatant avec sa lassitude habituel qu’à quelques centaines de mètres devant lui, un bateau de la Marine était en train de débarquer son équipage . Il ne ferait pas bon pour un pirate recherché de rester dans un endroit investis par des marins .

Hm … J’ai intérêt à pas trop me faire remarquer ...

Tournant les talons et partant dans la direction inverses à celle des marins, il fut obligé de fuir en courant dans les rues de la ville à cause d’un des clients du bar qui l’avait malheureusement reconnus et dénoncé au autorités, lâchant par ce fait une dizaine de marins à ses trousses . Ienzo avait préféré fuir, car l‘éventualité d‘un combat a un contre plus d‘une dizaine n‘était déjà pas très réjouissante, mais si on rajoute à ça le manque de munitions dans les armes du pirate, un combat aurait été un suicide . Ienzo s‘était donc mit à courir à travers les rues de la ville, réfléchissant à un moyen de se tirer de cette situation …

Il était encore très tôt lorsque Pandora sortit du bateau. Ils venaient d'arriver à un nouveau port et l'équipage avait décidé d'accoster près d'une plage déserte afin de ne pas attirer l'attention. Le capitaine avait décidé qu'ils resteraient quelques jours ici. Apparemment il avait quelques idées derrière la tête mais ceci n'intéressait pas notre protagoniste. Comme il disposait de pas mal de temps, il décida donc d'aller vaquer son activité favorite, l'exploration.

Après une petite heure de visite de la ville, il se rendit compte avec une certaine déception que tout le monde n'avait pas son goût à se lever tôt et les rues étaient désertes. Bah aucune importance, ça lui laissera le temps de faire la topologie des lieux. Ainsi pendant qu'il examinait sans plus d'attention les rues car il ne faisait pas encore très clair, l'animation de la population se faisait de plus en plus active. Pandora avait eu le temps de remarquer le découpage de la ville. Elle se composait de plusieurs grandes artères reliées entre elles par une multitudes de petites ruelles formant un véritable dédale dans lequel il était fort aisé de se perdre.

L'apprenti pirate venait d'ailleurs de se perdre dans l'une d'elle et mis un bon moment à retrouver une des grandes rues. Lorsqu'il aperçu enfin l'une d'elle, le soleil était déjà haut dans le ciel. Il faisait beau et cela l'ennuyait de devoir rentrer pour s'enfermer dans sa cuisine. Dans l'ultime ruelle qui le séparait de la grande rue, il remarque sans grande difficulté que il y avait un véritable bordel. A droite s'entassait des masses de déchets divers dont on passera la composition. A gauche, il y avait plein de bric à brac : des meubles mangés aux mites, une échelle douteuse posée contre le mur, des caisses cassées et un poivrot endormi au milieu de tout cela.

Tandis qu'il s'approchait de plus en plus de son but, il entendit des éclats de voix provenant de la gauche. Pandora jeta un coup d'œil furtif pour voir ce qu'il se passait. Il vit alors un pauvre gars poursuivit par une bonne dizaine de marines. Il était grand (aux yeux de Pandora tout est grand...) , mince avec les cheveux verts (Pandora eu une rapide image d'une asperge pas mûre qu'il se pressa d'effacer), un bandeau sur l'œil, un tricorne, enfin l'image qu'il se faisait d'un pirate d'après les histoires de sa mère. Celui-ci n'était apparemment armé que d'un unique révolver ce qui expliquait surement le fait qu'il ne veuille se battre. Qu'avait il fait et pourquoi les marines lui couraient après? Ça Pandora s'en contrefichait, le gars avait une tête sympathique et ça suffisait pour l'aider.

Pandora avait un plan mais le gars avait les marines une trentaine de mètres derrière lui et il faudrait donc être vif. Au moment où le pirate passa, l'apprenti cuisinier l'agrippa par la manche de son bras droit sans se montrer, il eu d'ailleurs une étrange sensation au contact du membre à travers la manche. Il le fit changer de direction en lui faisant faire un quart de cercle autour de lui (comme s'était pas clair après relecture, en vert Ienzo, en orange Pandora). Durant cette rotation, il eu le temps de lui souffler ces quelques mots :

« Il y a une échelle sur la droite, caches toi sur les toits je me charge de les retenir »

Pandora relâcha l'inconnu et ne fit plus attention à ce qu'il faisait. Il lui fallait à présent retenir les marines. Pour cela aussi il avait une idée, saugrenu certes mais réfléchi. Pandora était certes un pirate mais il était quasiment inconnu du grand public. Il fit donc mine de sortir de la ruelle et se pris de plein fouet la tête du groupe des poursuivants. L'homme qui rentra dans le petit gars tomba, emportant ces deux camarades à côté de lui. Les autres derrières s'arrêtèrent ne pouvant passer pour emprunter l'étroite ruelle. Étant légèrement décalés par rapport à l'axe de celle ci, ils ne pouvaient pas non plus voir ce qui s'y passait. Après s'être relevé, le marine qui avait emporté ses camarades s'exclama :

« tu peux pas faire gaffe où tu marches pti merdeux.
Regardes où tu vas toi grand c*n! je sortais de la ruelle j'ai pas trente six chemins »

Après une montée éthérée vers les cieux de la vulgarité, la discussion dura une bonne trentaine de secondes avant que les marines ne décident de laisser tomber l'enquiquineur et de continuer leur poursuite.

Pourquoi tant de haine ? Quand est-ce que la Marine cesserait elle sa ridicule chasse aux pirates ? Bon, bien sur, certains criminels endurcis méritaient vraiment de se retrouver sous les verrous, mais franchement, même si les autorités réussissaient un jour à coffrer tout les hors-la-loi qui peuvent naviguer sous un pavillon noir, il y aurait toujours un type qui prendrait la relève et qui jouerait aux pirates . Il n’y a pas à dire, la Marine s’était lancée dans une croisade sans fin …

D‘ailleurs, la dernière fois que Ienzo avait sortit cette idée en public, il se trouvait dans un état plutôt second et tout les gens qui l’avait entendu l’avait pris pour un demeuré, pour qu’au final il se soit vraiment fait arrêté par la Marine …

Enfin bref, cette histoire appartenait au passé . Aujourd’hui, il se retrouvait pour la énième fois poursuivit par les forces du gouvernement, mais pour une fois, quelque chose d’inattendu était venu déranger l’habituel course poursuite . Un type l’avait attrapé par son bras artificiel et précipité dans la ruelle qui se trouvait derrière lui, lui murmurant juste de partir se planquer sur les toits . Tout d’abord, Ienzo pensât que l’aide qui lui était proposée n’était qu’un piège, mais le pirate laissât rapidement tomber cette idée . Il n’y avait aucune raison apparente qui aurait pousser un inconnu à l’avoir aidé ( à par la prime des cinq millions peut-être ) . De toute façon, Ienzo était du genre à faire confiance au premier venu .

Ienzo lui obéit donc, se dirigeant discrètement vers l’échelle que le jeune inconnu lui avait indiqué, laissant le soin au jeune homme qui l’avait aidé de s’occuper des hommes de la Marine . Leur discussion ne durât que quelques secondes, mais celle-ci suffirent à les envoyer sur une fausse piste . Enfin, pour seulement quelques instants …

En effet, le destin avait décidé d’être joueur aujourd’hui . Le temps de la conversation entre l’homme et les marins, Ienzo avait tenté de grimper sur les toits, mais le poids du pirate, alourdis par son bras droit métallique, avait réussi a briser l’échelle . Le pirate se trouvait donc étalé par terre, le dos en vrac et enseveli sous les morceau de bois . Enfin, cela importait peu …
D’autres soldat étaient arrivés de l’autre coté de la ruelle, ameutés par le bruit . Lâchant un grand soupir de lassitude, le pirate se relevât et commençât à courir comme un dératé vers l’homme qui l’avait aidé un peu plus tôt, le chopant par le col et l’entrainant dans sa course, hurlant ces quelques mots à l’occasion :

Maintenant qu’ils nous ont vu ensemble, ces foutus marins ne vont pas nous lâcher ! Cours si tu tiens à la vie !

Bon, d'accord, un pirate qui fuit devant le moindre petit ennemi peut être qualifier de lâche, voir de gros dégonflé . Ienzo n'était pas un lâche . Il se définissait plutôt "apotre de la paix ne se battant qu'en cas d'extreme nécessité" . Il préférait fuir en sauvant la peau de celui qui l'avait aidé à la place de se lancer à corps perdu dans un combat perdu d'avance . Ienzo était comme ça, on y peut rien, et cet état d'esprit le faisait passer pour un fou chez ceux qui essayait de le comprendre un tant soit peu .

En plus de ceux qui avaient fait irruption dans la ruelle, les soldats que le jeune homme avait détourné avait eu aussi entendu le boucan, s’élançant immédiatement sur les deux fugitifs …